Les dommages au cerveau des patients opérés pour des tumeurs cérébrales peuvent être évalués en mesurant des biomarqueurs dans le sang avant et après l’opération. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Göteborg montre que l’augmentation des marqueurs correspond bien à l’altération causée par un flux sanguin insuffisant.
Aujourd’hui, l’examen avec une caméra magnétique (imagerie par résonance magnétique, IRM) est utilisé après une opération cérébrale pour déterminer si celle-ci a endommagé le cerveau du patient. L’IRM peut identifier les saignements (hémorragies) et les zones cérébrales altérées par un flux sanguin insuffisant (ischémie).
Les examens IRM ne peuvent pas toujours fournir des informations suffisamment détaillées sur le degré de lésion cellulaire. À long terme, les nouveaux biomarqueurs pourraient combler ce manque de connaissances et offrir des évaluations plus précises et objectives des déficiences dues à la chirurgie des tumeurs cérébrales. »
Isak Michaëlsson, doctorant à l’Université de Göteborg et résident en neurochirurgie à l’hôpital universitaire Sahlgrenska
Débit sanguin insuffisant et déficit neurologique
Les biomarqueurs qui ont maintenant été étudiés chez les patients opérés d’une tumeur cérébrale sont bien étudiés dans le domaine des maladies neurologiques, en particulier la maladie d’Alzheimer et d’autres démences et chez les patients atteints de lésions cérébrales traumatiques. Les marqueurs examinés sont connus sous le nom de lumière neurofilamentaire (NfL), protéine acide fibrillaire gliale (GFAP) et protéine tau. NfL est un marqueur pour les dommages aux fibres des cellules nerveuses, GFAP pour les lésions des cellules de soutien du cerveau et tau pour l’altération des cellules nerveuses.
La présente étude est publiée dans la revue scientifique Neurosurgery. L’étude comprend 34 patients adultes atteints de gliome, l’un des types les plus courants de tumeurs cérébrales. La concentration de biomarqueurs a d’abord été mesurée la veille de l’intervention, puis un, trois, cinq et dix jours après l’intervention.
L’étude montre que les niveaux de marqueurs dans le sang sont en corrélation à la fois avec l’étendue des lésions causées par le manque d’oxygène survenu pendant la chirurgie et avec la sévérité du déficit neurologique subi par les patients.
Meilleur traitement possible
La mesure des biomarqueurs dans les échantillons de sang peut devenir une nouvelle façon d’évaluer les blessures causées par la neurochirurgie, permettant ainsi la comparaison des méthodes chirurgicales. Isak Michaëlsson encore :
« Il est également concevable que des niveaux élevés de ces marqueurs puissent être des signes de dommages pouvant entraîner une fatigue cérébrale ou d’autres problèmes cognitifs chez les patients à un peu plus long terme. Si c’est le cas, les marqueurs pourraient être utilisés pour identifier les patients à un stade précoce afin que ils obtiennent le bon type de réadaptation ».