Les arythmies, un groupe de troubles qui perturbent le rythme normal du cœur, peuvent entraîner de graves complications de santé telles que l’insuffisance cardiaque, l’accident vasculaire cérébral et la mort subite. La prévalence mondiale des arythmies, en particulier de la fibrillation auriculaire, est en hausse, ce qui représente un fardeau sanitaire et économique considérable. Si les dangers cardiovasculaires de la pollution atmosphérique sont bien documentés, les effets à long terme des différents polluants sur les sous-types d’arythmies restent insuffisamment étudiés. Il est essentiel de combler ce manque de connaissances pour faire progresser les stratégies de prévention et de gestion.
Cette étude (DOI : 10.1016/j.eehl.2024.05.006), menée par l'Institut des maladies infectieuses et de la biosécurité de Shanghai, a été publiée dans Eco-Environnement & Santé le 11 juin 2024. En s'appuyant sur les données de la cohorte UK Biobank de plus de 442 000 participants, la recherche a examiné l'association entre l'exposition à long terme aux PM2.5PM2,5-10NON2et NONx et l'incidence de diverses arythmies. Les résultats soulignent la nécessité cruciale de considérer la pollution de l'air comme un facteur de risque modifiable dans la prévention de l'arythmie.
L’étude a révélé qu’une exposition prolongée aux polluants atmosphériques, en particulier aux PM2.5est associée à un risque plus élevé d'arythmies. Une augmentation de 10 μg/m³ des PM2.5 correspondait à une augmentation de 26 % du rapport de risque (HR) pour les arythmies, tandis que le NO2 et NONx Les augmentations étaient associées à des risques respectivement de 3 % et 2 % plus élevés. Le score composite de pollution de l'air (APS), qui regroupe les niveaux d'exposition à ces polluants, a indiqué que les individus du quintile d'exposition le plus élevé étaient confrontés à des risques significativement plus élevés de fibrillation auriculaire, de tachycardie ventriculaire et d'autres arythmies moins étudiées telles que la tachycardie supraventriculaire et les battements ventriculaires prématurés. Les femmes, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies préexistantes étaient particulièrement sensibles.
Nos résultats soulignent les conséquences critiques de la pollution de l’air sur la santé publique. Les liens évidents entre les polluants atmosphériques et un large éventail d’arythmies – et pas seulement la fibrillation auriculaire – suggèrent que les mesures préventives actuelles devraient être étendues pour traiter des risques cardiaques plus larges. La réduction de l’exposition aux polluants nocifs pourrait jouer un rôle important dans la réduction du fardeau de ces maladies cardiaques potentiellement graves.
Dr Renjie Chen, chercheur principal de l'étude
L'étude souligne la nécessité urgente de mesures rigoureuses de contrôle de la qualité de l'air, en particulier dans les zones urbaines densément peuplées où l'exposition à la pollution est la plus élevée. En réduisant les émissions de polluants dangereux tels que les PM2.5 et NON2des progrès significatifs peuvent être réalisés dans la prévention des arythmies et la réduction des coûts de santé associés. Des stratégies de santé publique ciblées devraient se concentrer sur la protection des groupes vulnérables, notamment les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, afin d’atténuer les effets considérables de la pollution atmosphérique sur la santé.