L’essai clinique NRG Oncology NRG-RTOG 1010, étudiant l’ajout du médicament trastuzumab à la chimioradiothérapie et à la chirurgie, n’a pas atteint son objectif principal d’améliorer les taux de survie sans maladie (DFS) pour les patients atteints d’un adénocarcinome de l’œsophage surexprimant HER2. Bien qu’il n’ait pas atteint son objectif principal, cet essai a démontré que le trastuzumab n’augmentait pas les toxicités du traitement standard au sein de cette population de patients.
Ainsi, cet essai fournit le contexte nécessaire pour de futures recherches visant à explorer la combinaison du médicament avec d’autres agents ciblant HER2 dans un traitement trimodal ou d’immunothérapie qui pourrait être bénéfique dans ce contexte. Ces résultats ont été récemment publiés dans le Lancet Oncologie.
Un grand nombre de patients diagnostiqués avec un cancer de l’œsophage ont une maladie récurrente après un traitement initial par chimioradiothérapie et chirurgie, ce qui crée un besoin crucial d’un traitement efficace pour améliorer les résultats de survie tout en n’augmentant pas la toxicité pour les patients afin d’éviter la récurrence de la maladie. NRG-RTOG 1010, à notre connaissance, est le premier essai randomisé testant l’ajout du trastuzumab à cette méthode de traitement trimodale pour cette population de patients. »
Howard P. Safran, MD, chef de l’oncologie hématologique au Lifespan Cancer Institute de Rhode Island, directeur de la division d’hématologie/oncologie et directeur médical du groupe d’oncologie de l’Université Brown, et auteur principal du NRG-RTOG 1010 manuscrit
NRG-RTOG 1010 a examiné 571 patients pour le statut HER2, randomisé 203 et évalué 194 patients atteints d’un adénocarcinome de l’œsophage HER2 positif. Le statut HER2-positif était plus élevé que prévu puisque certains patients peuvent avoir fait déterminer leur statut HER2 par l’établissement de leur médecin avant d’être référés pour participer à l’essai NRG-RTOG 1010. Le statut HER2 a été confirmé par un examen central de pathologie.
Les participants à l’essai NRG-RTOG 1010 ont été stratifiés par adénopathie, puis ont été répartis au hasard pour recevoir du paclitaxel, du carboplatine et une radiothérapie suivis d’une intervention chirurgicale (CXRT) ou du bras expérimental de l’essai avec le médicament supplémentaire trastuzumab (CXRT + Trastuzumab). L’objectif principal de l’étude était de voir si l’ajout de trastuzumab améliorerait la SSM telle que définie par le temps écoulé entre l’assignation aléatoire du patient à un bras d’essai et l’un des événements suivants : récidive de la maladie, découverte de métastases à distance ou deuxième , ou la mort.
Sous l’hypothèse que la durée médiane de SSM serait de 15 mois, il a été émis l’hypothèse que l’ajout de trastuzumab au NRG-RTOG 1010 entraînerait un rapport de risque de 0,60, correspondant à une SSM médiane de 25 mois. Par conception, avec trois ans de suivi, 162 événements DFS déclencheraient l’analyse finale ; cependant, en raison d’une baisse des événements et d’une puissance statistique suffisante pour tester l’hypothèse du critère d’évaluation principal, l’essai a été publié pour rapport par le comité de surveillance des données du NRG.
La puissance statistique des résultats DFS rapportés, avec 137 événements DFS, est de 85 %. Sur 137 événements de SSM, 70 événements sont survenus dans le bras de traitement CXRT+Trastuzumab, contre 67 événements dans le bras de traitement CXRT seul. Les estimations estimées de SSM à 2, 3 et 4 ans (IC à 95 %) pour le bras CXRT + Trastuzumab étaient de 41,8 % (31,8 %, 51,7 %), 34,3 % (24,7 %, 43,9 %) et 33,2 % (23,7 % , 42,7 %), respectivement, et pour le bras CXRT étaient de 40,0 % (30,0 %, 49,9 %), 33,4 % (23,8 %, 43,0 %) et 30,1 % (20,7 %, 39,4 %), respectivement. Le temps médian de SSM (IC à 95 %) était de 19,6 mois (13,5-26,2) pour le bras CXRT+Trastuzumab, contre 14,2 mois (10,5-23,0) pour le bras CXRT. La valeur p du test du log-rank comparant les distributions DFS entre les bras de traitement était de 0,97. Le rapport de risque (IC à 95 %) comparant le bras CXRT + Trastuzumab au bras CXRT était de 0,99 (0,71 ; 1,39).
« Bien que le trastuzumab n’ait pas empêché la récidive, augmenté la réponse pathologique ou amélioré la survie globale des participants à l’essai, il est important de noter les implications tirées de l’essai », a ajouté le Dr Safran. « Les futures études devraient se concentrer sur l’identification de biomarqueurs prédictifs et de mécanismes moléculaires de résistance pour l’adénocarcinome de l’œsophage ainsi que sur l’évaluation des thérapies ciblées sur HER2. »
De futures études sont actuellement prévues pour analyser le sous-groupe HER2 et les biomarqueurs du NRG-RTOG 1010.