Une nouvelle étude révèle des tendances alarmantes dans les taux de diabète infantile, appelant à une action mondiale pour lutter contre les disparités socio-économiques et prévenir une crise de santé publique croissante.
Étude: Informations mises à jour sur l’épidémiologie du diabète infantile 2019-2021 et projections jusqu’en 2045. Crédit d'image : Images d'affaires de singe/Shutterstock.com
Dans une étude récente publiée dans JAMA Pédiatrieles chercheurs ont étudié les tendances mondiales des taux de diabète infantile et les différents facteurs qui contribuent à son incidence.
Sommaire
Un aperçu du diabète infantile
Le diabète infantile est une maladie chronique qui touche des millions de personnes dans le monde et dont la prévalence a continué d'augmenter au cours des dernières décennies. Le diabète a un impact sur la qualité de vie des personnes touchées et augmente le risque d'autres maladies, notamment les maladies cardiovasculaires.
Les preuves actuelles indiquent que le diabète est dû à une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et liés au mode de vie, avec des disparités associées aux conditions socio-économiques. Même si les progrès thérapeutiques ont réduit les taux de mortalité, les disparités en matière d’accès aux soins et de diagnostic contribuent aux inégalités régionales en matière de résultats pour les patients.
Malgré les recherches existantes sur le diabète infantile, son évolution épidémiologique, en particulier dans les populations sous-représentées et les régions à faibles ressources, reste floue. Ce manque de données complètes et mises à jour limite la capacité de concevoir des interventions ciblées. Il est donc urgent de réévaluer les tendances, les différences régionales et les projections pour garantir des stratégies efficaces de prévention, de traitement et de soutien.
À propos de l'étude
Dans la présente étude transversale, les chercheurs ont utilisé les données du Global Health Data Exchange entre 1990 et 2021 pour analyser le diabète infantile chez les enfants de 14 ans et moins. Ils ont examiné l’incidence du diabète, les décès et les années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY) dans tous les groupes d’âge et régions socio-économiques.
Les variations annuelles en pourcentage (APC) et les APC estimées ont été calculées pour identifier les tendances temporelles de l'incidence, des DALY et de la mortalité associées au diabète infantile. En outre, un modèle bayésien âge-période-cohorte a été utilisé pour projeter les tendances futures des taux d’incidence et du nombre de cas de 2022 à 2045.
Pour étudier les disparités socio-économiques, l'indice sociodémographique (IDS) a été utilisé pour classer les pays en cinq niveaux en fonction de niveaux de développement allant de faible à élevé. Cette classification a permis aux chercheurs d'examiner les associations entre le fardeau économique du diabète et le développement socio-économique.
Ces tendances ont été explorées dans différents groupes d'âge, allant de moins d'un an à 10 à 14 ans, avec des données encore stratifiées par sexe. Les tendances régionales ont été évaluées en se concentrant sur les variations de l'incidence, de la mortalité et des taux d'AVCI entre les régions à IDS faible, intermédiaire et élevée. L'analyse comprenait également une évaluation des changements dans les paramètres liés au diabète au fil du temps afin d'identifier les régions et les groupes démographiques nécessitant des interventions prioritaires.
Résultats de l'étude
L’incidence du diabète infantile a augmenté à l’échelle mondiale entre 2019 et 2021, avec des variations régionales et démographiques notables. En 2021, un total de 222 310 nouveaux cas ont été signalés dans le monde ; cependant, le taux de mortalité et les DALY associés au diabète infantile semblent diminuer, reflétant ainsi les améliorations des soins et de la prise en charge.
La charge de morbidité est restée disproportionnellement élevée dans les régions à IDS faible et intermédiaire. Les régions à fort développement socio-économique ont présenté la croissance la plus rapide des taux d'incidence, tandis que les zones à faible IDS ont signalé la mortalité et les DALY les plus élevées associées au diabète infantile. Par exemple, l’Asie du Sud a enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas, tandis que les pays à revenu élevé d’Amérique du Nord avaient les taux d’incidence les plus élevés.
L’Afrique subsaharienne orientale a signalé les taux de mortalité et d’AVCI les plus élevés, soulignant ainsi la nécessité d’interventions ciblées dans ces régions sous-financées. La Finlande a le taux d'incidence le plus élevé parmi les pays, tandis que l'Inde a le plus grand nombre de cas.
Les tendances fondées sur le sexe ont révélé que les femmes âgées de cinq à neuf ans présentaient des taux d'incidence systématiquement plus élevés que les hommes. En comparaison, l’incidence du diabète infantile chez les hommes était légèrement plus élevée que chez les femmes des groupes plus âgés.
Les chercheurs ont prédit une légère baisse du nombre total d’incidences d’ici 2045. De plus, les enfants âgés de cinq à neuf ans devraient rester les plus touchés, les taux d’incidence devant conserver des différences spécifiques au sexe.
Conclusions
Bien que la mortalité et les DALY attribuées au diabète infantile aient diminué grâce à une meilleure prise en charge, le fardeau global reste important.
Les projections pour 2045 soulignent l’importance de développer des stratégies ciblées de prévention et d’intervention précoce. Les résultats de l’étude indiquent également la nécessité d’un accès équitable aux soins de santé et d’approches innovantes pour réduire l’impact mondial du diabète infantile.