Des chercheurs du monde entier ont émis l’hypothèse que le développement de vaccins contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) pourrait aider à réduire la transmission et à réduire le taux de mortalité. Les vaccins développés contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ont dû subir plusieurs essais cliniques avant de pouvoir être considérés comme sûrs pour un usage humain. Des patients de divers groupes d’âge ont participé à ces essais cliniques pour déterminer si l’administration des vaccins entraînait des effets secondaires majeurs. Des études ont montré que les patients atteints de maladie inflammatoire de l’intestin (MICI) qui utilisent des thérapies biologiques ou immunomodulatrices (IMM) ont été exclus des essais de vaccin COVID-19.
Étude : Réponse immunologique précoce au vaccin à ARNm COVID-19 chez les patients recevant des produits biologiques et/ou des immunomodulateurs. Crédit d’image : SciePro/Shutterstock
Les maladies intestinales inflammatoires impliquent la rectocolite hémorragique (CU) et la maladie de Crohn (MC) qui se caractérisent principalement par une inflammation intestinale chronique qui entraîne un dérèglement du système immunitaire. Les MII sont parfois traitées à l’aide d’agents immuno-modificateurs qui peuvent entraîner une réponse réduite aux vaccins. Un tel exemple est l’infliximab, qui est utilisé pour supprimer les cellules T CD4+ et CD8+ chez les patients atteints de CU. Une étude a montré que l’infliximab est associé à une réponse sérologique atténuée au SRAS-CoV-2 par rapport au vedolizumab, un agent spécifique de l’intestin.
Une nouvelle étude publiée dans le serveur de préimpression medRxiv* visant à évaluer la réponse humorale et cellulaire au vaccin COVID-19 chez les patients atteints d’une MII sous traitement biologique ou immunomodulateur.
Une version pré-imprimée de l’étude est disponible sur le serveur medRxiv* pendant que l’article est soumis à une évaluation par les pairs.
L’étude
L’étude a porté sur des patients âgés de 21 à 65 ans atteints d’une MII qui ont reçu des produits biologiques ou des immunothérapies et prévoyaient également de prendre le vaccin COVID-19. Elle concernait 19 patients, dont 17 avaient une MC et 2 avaient une CU. Ils ont reçu deux doses du vaccin à ARNm BNT162b2 Pfizer-BioNTech. En outre, il a été confirmé que 18 patients recevaient une monothérapie biologique et qu’un seul était sous azathioprine.
L’étude a effectué une cytométrie en flux pour examiner l’immunité cellulaire au départ et deux semaines après la réception de chaque dose de vaccin. L’immunité humorale a été examinée par ELISA au départ, deux semaines après la réception de chaque dose du vaccin, et six et douze mois après la fin de la vaccination. Les résultats de l’immunité cellulaire et humorale ont ensuite été comparés à des individus sains.
Les résultats ont indiqué que les anticorps IgG totaux ont augmenté de 21,13 fois après l’administration de la première dose et de 90 fois après la deuxième dose du vaccin. Le pourcentage d’anticorps neutralisants a augmenté de 11,92 fois après la première dose du vaccin et de 53,79 fois après la seconde.
Les résultats indiquent également que le pourcentage d’anticorps neutralisants et d’anticorps IgG totaux était plus faible chez les patients ayant participé à l’étude que chez les individus sains après la première dose du vaccin. Après la deuxième dose du vaccin, il a été observé que bien que les anticorps IgG totaux aient augmenté, ils étaient toujours plus faibles chez les patients que chez les individus sains. Aucune différence significative dans le pourcentage d’anticorps neutralisants entre les deux groupes n’a été observée après la deuxième dose.
Ainsi, on a pu conclure que la capacité de neutralisation de la réponse au vaccin chez les patients était similaire à celle des individus sains, mais une différence a été observée dans le total des anticorps IgG.
Bien que l’étude soit efficace pour déterminer l’efficacité du vaccin chez ces patients, elle présente certaines limites. Les deux principales limites de l’étude sont la petite taille de la population et la courte période de suivi.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.