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La résilience psychologique peut réduire considérablement le risque de mortalité chez les personnes âgées.
La résilience psychologique peut réduire considérablement le risque de mortalité chez les personnes âgées.Étude: Association entre résilience psychologique et mortalité toutes causes confondues dans l'étude sur la santé et la retraiteCrédit photo : Vitezslav Vylicil/Shutterstock.com
Dans une étude récente publiée dans Santé mentale du BMJles chercheurs ont étudié comment la résilience psychologique peut affecter le risque de mortalité toutes causes confondues chez les personnes âgées vivant aux États-Unis.
Leurs résultats indiquent qu’à mesure que les niveaux de résilience psychologique augmentent, le risque de mourir diminue considérablement, soulignant son importance en tant que facteur pouvant favoriser la santé globale et la longévité.
Arrière-plan
Les chercheurs définissent la résilience psychologique comme la capacité à s’adapter et à faire face à des situations de vie difficiles, comme une perte importante ou la pauvreté. Si certaines personnes se remettent bien de l’adversité, d’autres peuvent avoir des difficultés, ce qui entraîne des problèmes psychologiques.
On pense que la résilience est influencée par des facteurs tels que la génétique et les mécanismes de régulation du stress. Chez les personnes âgées, la résilience est associée à une meilleure santé mentale et physique, contribuant ainsi à réduire les effets négatifs du handicap ou d’une maladie chronique.
Bien que les chercheurs aient trouvé des indications selon lesquelles la résilience physique peut être liée au risque de mortalité, la relation entre la résilience psychologique et la mortalité n’a pas été largement étudiée.
Des recherches limitées suggèrent que la résilience peut améliorer la survie, mais les résultats ne sont pas encore généralisables. Peu d’études ont exploré ce lien chez les personnes âgées aux États-Unis.
À propos de l'étude
Cette étude a utilisé les données de l’étude sur la santé et la retraite (HRS), une vaste enquête en cours auprès des adultes américains âgés de 50 ans et plus.
Les chercheurs ont cherché à étudier les liens entre mortalité et résilience psychologique. Les données ont été recueillies lors de deux vagues (2006-2008), qui comprenaient un questionnaire spécial sur la résilience psychologique. Sur les 19 193 participants, seuls 10 569 ont fourni des données complètes, qui ont été utilisées dans l'analyse finale.
L’équipe de recherche a mesuré la résilience psychologique à l’aide d’un score de résilience simplifié basé sur 12 éléments d’une échelle bien connue. Les scores allaient de 0 à 12, les scores les plus élevés indiquant une plus grande résilience.
Les participants ont été répartis en quatre groupes (quartiles) en fonction de leurs scores de résilience. Les résultats en matière de mortalité ont été suivis jusqu'en mai 2021 à l'aide de plusieurs méthodes fiables.
Des modèles de régression utilisant les risques proportionnels de Cox (qui examinent l’impact de différents facteurs sur la probabilité qu’un événement se produise) ont été utilisés pour quantifier l’association entre la résilience et la mortalité, en ajustant les facteurs démographiques (âge, sexe, race), les problèmes de santé (diabète, maladie cardiaque, etc.) et les facteurs liés au mode de vie (tabagisme, activité physique).
L’analyse a également pris en compte la relation non linéaire entre la mortalité et la résilience en utilisant des méthodes statistiques avancées.
Résultats
L'étude a analysé les données de 10 569 personnes âgées de 66,95 ans en moyenne afin d'explorer la relation entre résilience psychologique et mortalité. Les participants ont été suivis pendant une durée moyenne de 11,6 ans, au cours de laquelle 3 489 décès ont été enregistrés.
Les participants ont été divisés en quatre groupes en fonction de leurs scores de résilience, et ceux ayant une résilience plus élevée avaient des taux de survie significativement meilleurs.
Par exemple, les individus du quartile de résilience le plus élevé avaient une probabilité de survie sur 10 ans de 83,9 %, contre 61 % pour ceux du quartile le plus bas.
L’analyse a montré une forte corrélation entre une résilience psychologique plus élevée et un risque de décès plus faible. Même après ajustement en fonction de facteurs tels que l’âge, le sexe, la race, l’état de santé, le tabagisme et l’activité physique, les personnes ayant les scores de résilience les plus élevés présentaient un risque de mortalité significativement plus faible.
Cette tendance s’est avérée cohérente dans les différents modèles et était particulièrement évidente chez les femmes. L’étude a également révélé que la relation entre la résilience et la mortalité cardiovasculaire était similaire à celle de la mortalité toutes causes confondues, soulignant l’effet protecteur de la résilience sur la santé globale.
Conclusions
Cette étude met en évidence le rôle important que joue la résilience psychologique dans la réduction du risque de décès chez les personnes âgées.
Les résultats sont pertinents car ils suggèrent qu’une résilience accrue peut améliorer les taux de survie, ce qui fait de la résilience une cible potentielle pour les interventions de santé auprès des populations vieillissantes. Ces résultats s’appuient sur des recherches existantes mais fournissent des résultats plus généralisables en raison de la taille importante de l’échantillon et de l’ajustement complet de plusieurs facteurs de confusion.
L’un des points forts de cette étude est son échantillon représentatif à l’échelle nationale, qui a permis une analyse plus détaillée que les recherches précédentes. La longue période de suivi de plus de dix ans et les ajustements apportés en fonction du mode de vie et de l’état de santé renforcent également la fiabilité des résultats.
Toutefois, certaines limites doivent être prises en compte. Le score de résilience utilisé peut ne pas refléter suffisamment le caractère dynamique de la résilience, et des facteurs non mesurés, tels que des influences génétiques ou des expériences vécues en début de vie, peuvent avoir eu un impact sur les résultats.
De plus, en tant qu’étude observationnelle, elle ne peut pas établir de relation causale entre la résilience et la mortalité.
Pour les recherches futures, les études peuvent explorer les effets de la résilience à l’aide d’autres échelles et évaluer comment les changements de résilience au fil du temps ont un impact sur les résultats en matière de santé.
En outre, l’étude de la manière dont les composantes spécifiques de la résilience contribuent à la longévité pourrait aider à adapter les interventions visant à améliorer la résilience des populations vieillissantes.