De nombreux pays dans le monde sont touchés par l’épidémie de monkeypox (mpox) depuis avril 2022. Les deux continents, l’Amérique et l’Europe, sont parmi les plus touchés. La vague actuelle de cas de mpox a infecté principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). L’un des symptômes courants du mpox est les lésions anogénitales, qui indiquent la transmission du virus par le biais d’activités sexuelles.
Étude : Résultats de la vaccination post-exposition par la vaccine modifiée d’Ankara pour prévenir le mpox (anciennement monkeypox) : une étude observationnelle rétrospective à Lyon, France, de juin à août 2022. Crédit d’image : CI Photos / Shutterstock
Sommaire
Arrière plan
Les responsables de la santé ont recommandé la vaccination avec le vaccin à virus de la vaccine modifié d’Ankara (MVA-BN; bavarois-nordique) pour contrôler la transmission du mpox. Le MVA-BN, bavarois-nordique, est un vaccin de troisième génération conçu pour prévenir à la fois les infections à variole et à mpox.
Bien que la vaccination mpox ait été recommandée lors des deux vaccinations primaires, c’est-à-dire la pré-exposition au virus et la vaccination préventive post-exposition (PEPV), il existe peu de preuves qui soutiennent l’efficacité de ces deux stratégies prophylactiques. Un nouveau Eurosurveillance étude a examiné l’efficacité du vaccin MVA-BN, qui a été administré à des individus après une exposition au virus.
À propos de l’étude
Le gouvernement français a recommandé le PEPV avec le vaccin MVA-BN aux contacts «à risque» le 20 mai 2022. Les contacts à risque sont les personnes qui sont entrées directement (via la peau et les fluides corporels blessés) ou indirectement (via les textiles ou les surfaces) dans contact avec le virus mpox. De plus, ce groupe comprend ceux qui ont subi une exposition prolongée, c’est-à-dire supérieure à 3 heures d’exposition à la gouttelette de virus mpox.
Le schéma vaccinal recommandé MVA-BN comprend deux doses du vaccin à un intervalle supérieur ou égal à 28 jours. La première dose doit être administrée le plus tôt possible et dans les 14 jours suivant l’exposition au mpox. La deuxième dose doit être administrée 28 jours après la première dose. Les intervalles entre les deux doses sont souvent modifiés en raison de la faible disponibilité des vaccins.
La stratégie de recherche des contacts a été utilisée pour identifier les contacts à risque. De plus, certaines personnes se sont auto-déclarées et étaient disponibles pour la vaccination. Au total, 130 adultes ont reçu le MVA-BN dans le cadre du PEPV entre le 15 juin et le 12 août 2022. Parmi ceux-ci, 108 participants ont reçu une dose unique du vaccin MVA-BN dans les quatorze jours suivant l’exposition au mpox. Ces participants ont été inclus dans l’étude actuelle.
La cohorte de l’étude était composée de 97 hommes et 11 femmes. L’âge médian des participants était de 35 ans. 17 participants se sont avérés immunodéprimés. 23 % de la cohorte avaient été vaccinés contre la variole pendant leur enfance.
Principales conclusions
Le mpox révolutionnaire a été défini comme le développement d’une maladie symptomatique après avoir été en contact avec un patient mpox, dans les 21 jours suivant l’exposition, même après avoir reçu du PEPV. Une infection mpox percée a été considérée comme un échec de la stratégie PEPV.
Les cliniciens ont confirmé la percée de l’infection lors de consultations de diagnostic par PCR en temps réel sur des écouvillons cutanés et/ou muqueux prélevés sur les lésions. Le virus mpox a été isolé à partir d’échantillons testés positifs pour l’infection mpox par PCR afin d’évaluer l’infectivité du virus.
Dix pour cent des participants ont développé une infection percée après la vaccination. L’intervalle de temps médian entre la vaccination et l’apparition des symptômes était de cinq jours. Cependant, ces patients présentaient des symptômes bénins et aucun n’a nécessité d’hospitalisation. L’analyse des échantillons sur écouvillon a révélé une valeur médiane du cycle de quantification (Cq) de 29,2.
La conclusion de cette étude est conforme à une autre étude française qui a rapporté 4% de percées d’infections mpox parmi les contacts vaccinés. Il a été observé que les personnes ayant reçu le vaccin contre la variole étaient moins touchées par le mpox.
Bien que les valeurs Cq initiales des échantillons de patients mpox non vaccinés et d’individus vaccinés présentant une infection percée aient été comparables, il a été observé que la culture virale dans ce dernier groupe devenait positive en temps voulu. Par conséquent, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider cette découverte.
Facteurs d’échec de la stratégie PEPV
Une analyse univariée a été utilisée pour évaluer les facteurs de risque associés aux percées d’infection par le mpox. L’exposition sexuelle a été identifiée comme un facteur clé de la percée du mpox. De plus, les scientifiques ont observé que l’immunosuppression contribuait également à la percée de l’infection. Fait intéressant, les patients qui ont reçu le vaccin mpox plus tôt après l’exposition, c’est-à-dire dans les cinq jours suivant le contact, étaient plus susceptibles de développer une infection percée que ceux qui ont reçu le vaccin plus tard.
conclusion
L’une des limites de l’étude actuelle est la conception rétrospective. De plus, tous les résultats étaient basés sur un seul centre et n’avaient pas de groupe témoin. En raison de la petite taille de l’échantillon, les auteurs n’ont tiré aucune conclusion sur les femmes ou les femmes transgenres infectées par le mpox.
Malgré ses limites, l’importance primordiale de l’étude actuelle est la détermination de l’efficacité de la stratégie PEPV pour prévenir l’infection mpox. Les résultats de l’étude ont indiqué que le PEPV par une seule dose de MVA-BN était inefficace pour prévenir le mpox. Le principal facteur responsable de l’échec de la stratégie PEPV était l’exposition sexuelle. Par conséquent, par rapport au PEPV, la vaccination pré-exposition s’est avérée plus efficace pour briser les chaînes de transmission sexuelle et contenir l’épidémie de mpox.