Une étude récente publiée dans le Journal indien de médecine de soins intensifs a présenté une série de cas de patients atteints d’aspergillose pulmonaire (CAPA) associée à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). L’objectif de l’étude était d’informer les cliniciens et les travailleurs de la santé de cette grave complication liée au COVID-19.
Sommaire
Arrière plan
De nombreux signes radiologiques atypiques de COVID-19 et d’aspergillose pulmonaire invasive (IPA) se ressemblent. Bien que l’IPA soit plus fréquente chez les patients immunodéprimés, l’infection grippale augmente également son risque chez les patients non neutropéniques. Les virus respiratoires endommagent l’épithélium respiratoire et paralysent le système immunitaire local. Ces dommages entraînent des infections secondaires et opportunistes, y compris des infections fongiques invasives.
Ainsi, les patients COVID-19 gravement malades atteints du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) admis dans les unités de soins intensifs (USI) sont susceptibles de développer une CAPA. Gardant cela à l’esprit et la survenue d’aspergillose associée à la grippe (IAA), le diagnostic d’IPA est également indispensable pour les patients COVID-19. Cependant, il convient de noter que la radiologie seule ne peut pas toujours diagnostiquer avec précision CAPA chez les patients COVID-19.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont examiné rétrospectivement les dossiers médicaux de tous les patients COVID-19 qui ont visité le centre médical Orchid à Ranchi, en Inde. Ces patients avaient un COVID-19 confirmé par transcription inverse-amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR). Tout d’abord, les médecins ont prescrit un traitement de soutien à domicile. Cependant, lorsque les symptômes du patient se sont aggravés, ils ont conseillé une hospitalisation pour un diagnostic et un traitement plus approfondis.
Résultats de l’étude
La tomodensitométrie à haute résolution (HRCT) a montré des lésions cavitaires dans les poumons de ces patients. Bien que les résultats du HRCT aient indiqué la possibilité d’un CAPA, ils ont également effectué un test de galactomannane sérique pour améliorer le diagnostic. Le dosage du galactomannane sérique était positif pour tous les patients. En raison du risque de transmission et d’aérosolisation du syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SRAS-CoV-2), les médecins ont évité la bronchoscopie. Au lieu de cela, ils ont prescrit un médicament antifongique, le voriconazole, à une dose de 6 mg/kg toutes les 12 heures par voie intraveineuse pendant les deux premiers jours, suivi de 4 mg/kg toutes les 12 heures (dose d’entretien).
D’autres patients en soins intensifs n’ont pas développé d’IPA, et même ces patients n’étaient pas immunodéprimés. En l’absence de tout autre facteur qui a rendu ces patients sujets à cette infection, le COVID-19 sévère est apparu comme la seule raison du développement de l’IPA.
conclusion
Pour résumer, il est difficile de faire la différence entre la colonisation fongique et la maladie invasive sans prélèvement bronchoscopique et évaluation microscopique des cultures fongiques. Le dosage du galactomannane par test de laboratoire basé sur l’antigène prend en charge le diagnostic de l’IPA, mais une approche plus approfondie est nécessaire pour définir et diagnostiquer l’IPA chez les patients COVID-19. Par exemple, la culture tissulaire et la microscopie tissulaire d’échantillons principalement stériles montrant une croissance invasive d’hyphes fongiques septés pourraient confirmer le diagnostic d’IPA. De plus, malgré le risque posé par les biopsies chez les patients COVID-19, le liquide de lavage bronchoalvéolaire et la biopsie pulmonaire sont les meilleurs types d’échantillons pour confirmer le diagnostic d’IPA chez les patients COVID-19.
La présente série de cas a indiqué un risque accru de développer une IPA chez les patients gravement malades atteints de COVID-19, dont le retard de diagnostic pourrait se traduire par une augmentation de la mortalité et une charge inutile pour les systèmes de santé. Ainsi, les cliniciens doivent toujours rechercher le CAPA chez les patients COVID-19 gravement malades qui ne répondent pas au traitement.