Dans une étude récente publiée dans la revue Nutrition et métabolismeles chercheurs ont évalué les effets causaux de la consommation de fruits secs sur le diabète de type 2 (DT2).
Les fruits secs sont devenus populaires auprès des personnes à la recherche d'alternatives plus saines aux collations. Cependant, des inquiétudes ont émergé concernant leur teneur en sucre dans le cas du diabète de type 2. Le diabète de type 2 représente un défi de santé publique important en raison de ses associations avec des complications telles que des lésions nerveuses, des maladies cardiovasculaires et des dysfonctionnements rénaux. L'inclusion de fruits secs dans l'alimentation des personnes atteintes de diabète de type 2 est une question complexe, qui suscite à la fois prudence et enthousiasme.
Étude : Consommation de fruits secs et risque réduit de diabète de type 2 : une étude de randomisation mendélienne à deux échantillons. Crédit photo : vitals / Shutterstock
Les fruits secs contiennent des nutriments essentiels, tels que des fibres, des vitamines et des minéraux, qui enrichissent une alimentation équilibrée. Cependant, les sucres contenus dans les fruits secs sont rapidement libérés dans la circulation sanguine, provoquant des pics de glycémie postprandiale, ce qui peut être difficile pour ceux qui s'efforcent de stabiliser leur glycémie. La consommation de fruits secs a toujours été déconseillée en raison de leur teneur en sucre et en matières grasses.
Cependant, cette perspective a évolué : les fruits secs sont désormais reconnus pour leur teneur en fibres, en micronutriments et en matières grasses par rapport à leurs homologues frais. Des études sur les animaux et des essais contrôlés randomisés ont suggéré les avantages potentiels des fruits secs dans les maladies cardiovasculaires. Néanmoins, les données sur les associations entre le diabète de type 2 et la consommation de fruits secs sont limitées.
À propos de l'étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont évalué les associations causales potentielles entre la consommation de fruits secs et le diabète de type 2. Cette étude de randomisation mendélienne (RM) à deux échantillons a utilisé des statistiques récapitulatives d'étude d'association pangénomique (GWAS). Les données GWAS sur la consommation de fruits secs ont été obtenues à partir d'une étude portant sur plus de 500 000 participants de la Biobank du Royaume-Uni (UK). Les participants se sont rendus dans des centres d'évaluation locaux pour fournir des données pertinentes via des questionnaires ou des mesures anthropométriques.
Les informations sur la fréquence de consommation de fruits secs ont été recueillies au moyen d'un questionnaire. Les données sur le diabète de type 2 ont été dérivées d'une étude GWAS portant sur plus de 61 700 cas et 593 952 témoins. L'équipe a examiné les polymorphismes d'un seul nucléotide (SNP) liés à la consommation de fruits secs en tant que variables instrumentales. Les variables instrumentales devaient être fortement et uniquement associées à l'exposition (consommation de fruits secs) et indépendantes des facteurs de confusion.
La méthode de pondération de la variance inverse (IVW) a examiné les effets causaux potentiels de la consommation de fruits secs. Les méthodes de la médiane pondérée et MR-Egger ont été complémentaires. L'hétérogénéité a été évaluée à l'aide du test Q de Cochran. La pléiotropie horizontale a été évaluée à l'aide du test d'interception MR-Egger. Une analyse de type leave-one-out a également été réalisée pour déterminer la robustesse des résultats.
Résultats
Les chercheurs ont identifié 43 SNP fortement associés à la consommation de fruits secs. Parmi ceux-ci, 36 ont été sélectionnés comme variables instrumentales après exclusion de celles associées à des facteurs de confusion. La statistique F de ces variables instrumentales était de 15,39, ce qui indique un potentiel robuste pour prédire les niveaux de consommation. Toutes les variables instrumentales étaient fortement associées à l'exposition plutôt qu'au résultat (DT2). Une association causale a été observée entre la consommation de fruits secs et le DT2.
Une consommation plus élevée de fruits secs était associée à un risque plus faible de diabète de type 2. Plus précisément, une augmentation d'un écart type de la consommation de fruits secs était associée à une réduction du risque de diabète de type 2 allant jusqu'à 61 %. De plus, les méthodes de la médiane pondérée et MR-Egger ont donné des résultats cohérents. Le test Q de Cochran a montré une hétérogénéité significative entre les variables instrumentales. Il n'y avait aucune preuve de pléiotropie horizontale. L'analyse de l'absence de données a indiqué que les résultats étaient robustes.
Conclusions
L’étude a examiné la relation de cause à effet entre la consommation de fruits secs et le développement du diabète de type 2. Les résultats ont mis en évidence que la consommation de fruits secs était associée à une réduction du risque de diabète de type 2. Divers mécanismes pourraient potentiellement expliquer cette association. Des constituants spécifiques des fruits secs peuvent potentiellement atténuer le risque de diabète de type 2. Par exemple, les caroténoïdes présentent des propriétés antioxydantes, et il a été rapporté qu’une consommation élevée de caroténoïdes est corrélée à une réduction du risque de diabète de type 2.
Les fruits secs contiennent également des niveaux substantiels de β-carotène, qui protège contre le développement du diabète de type 2. Ils contiennent également divers flavonoïdes associés à un meilleur métabolisme du glucose et à une meilleure sensibilité à l'insuline. Il convient de noter que les résultats n'ont pas pu être généralisés à d'autres populations, car l'échantillon comprenait des personnes d'origine européenne. En outre, les mécanismes sous-jacents des effets des fruits secs restent mal définis.