Lors d’une présentation aujourd’hui à AIDS 2022, le 24e Conférence internationale sur le sida à Montréal, des scientifiques du Centre de recherche sur les vaccins (VRC) de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) et leurs collaborateurs ont décrit comment leur utilisation d’une technologie de pointe a révélé de nouvelles connaissances sur les réservoirs cellulaires du VIH et ce que ces observations pourrait signifier pour les prochaines étapes de la recherche sur la guérison du VIH. Le NIAID fait partie des National Institutes of Health.
Une meilleure compréhension des lymphocytes T CD4+ mémoire infectés par le VIH qui persistent pendant des décennies chez les personnes prenant un traitement antirétroviral est un objectif de longue date des chercheurs sur la guérison du VIH. Cependant, les limites de la technologie ont rendu difficile l’isolement ou l’analyse de ces cellules individuelles dans leur état naturel. En conséquence, les scientifiques ont été incapables de déterminer si les cellules possèdent des attributs distinctifs que les thérapies axées sur la guérison du VIH pourraient exploiter.
Dans la présentation, Eli Boritz, MD, Ph.D., chef de la section de la persistance et de la dynamique des virus au laboratoire d’immunologie du VRC, a décrit la collaboration de longue date du NIAID avec un groupe de recherche en bio-ingénierie de l’Université de Californie à San Francisco. Les chercheurs ont développé une technologie de tri microfluidique personnalisée appelée interrogation ciblée des cellules par détection et séquençage des acides nucléiques (FIND-Seq). Cette technologie définit les modèles d’expression génique à partir de cellules rares hébergeant le VIH latent en générant des millions de récipients de réaction unicellulaires sous la forme d’émulsions eau-dans-huile, dans lesquelles la capture d’ARN messager et la détection d’ADN viral peuvent être effectuées séquentiellement tout en maintenant la ségrégation entre les cellules. . Les scientifiques ont appliqué la technologie FIND-Seq aux cellules sanguines de six personnes séropositives qui avaient commencé à suivre un traitement antirétroviral alors qu’elles étaient chroniquement infectées et qui avaient connu plus d’un an de suppression virale. À l’aide des données produites par FIND-Seq, les scientifiques ont comparé les profils d’expression génique des lymphocytes T CD4+ mémoire infectés par le VIH à ceux des lymphocytes T CD4+ mémoire non infectés par le VIH chez les mêmes individus.
Les chercheurs ont trouvé des différences claires entre les lymphocytes T CD4+ infectés par le VIH et leurs homologues non infectés, y compris les modèles d’expression génique liés à la suppression de plusieurs étapes du cycle de vie du VIH et à la survie et à la prolifération des cellules. Selon les scientifiques, ces résultats indiquent que le réservoir de lymphocytes T CD4+ mémoire infectés par le VIH est une population cellulaire distincte qui peut être particulièrement sensible à des thérapies ciblées spécifiques. À cet égard, l’étude renforce l’intérêt récent des scientifiques pour l’amélioration des stratégies de guérison du VIH basées sur l’inversion de la latence en incorporant des médicaments qui soulagent les blocages à plusieurs étapes du cycle de vie du VIH et en les combinant avec des agents qui potentialisent la mort cellulaire physiologique.